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Evasion

Spectacle chorégraphique de Nathalie Tissot
Danse – Chorégraphie : Nathalie Tissot
Musique – Composition : Jean-Paul Buisson
Lumières : Walter Pace
Création : Théâtre en pièces de Chartres, 12 au 15 mars 2015.

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Grillage, barbelé, peau… Frontières. Certains barrent l’horizon, d’autres ouvrent des perspectives. Du levant au couchant, certains passent une journée à la plage, d’autres se cachent en attendant le passeur.
C’est au bord, à la lisière, qu’elle se tient, ici et maintenant, sans bagages. Dans l’attente du vivant, des bruissements et frémissements du réel, entre peur et exultation ? Ici où elle s’invente des défis, des jeux de hasard à deux balles. Là où les paradoxes interfèrent, le temps de l’errance sublimée, au gré de ses rêves d’évasion.
« Perdre l’être de partage d’une vie oblige un nouveau regard sur le monde.
Etre là sans équivoque, ici et maintenant »
Evasion devait être une pièce composée d’un solo de Pierre Doussaint et d’un solo de Nathalie Tissot : le regard de l’un porté sur l’autre, avec la complicité d’autres artistes. Après la disparition de Pierre, Nathalie décide de poursuivre seule la recherche. Evasion est donc un hommage.

Proposition chorégraphique : CORPS. Une enveloppe, la peau, gardienne délimitant l’espace extérieur de l’espace intérieur. Lieu d’échange, d’équilibre, d’adaptation,de réponse. C’est l’organe contenant « l’être » du dedans et sa projection, son débordement sensoriel au dehors. Une danse qui s’approprierait un espace organique, prolongation rêvée du danseur, un ventre en expansion. Un être captif, juste au bord de sa captivité, là, maintenant,où le corps cherche sa sortie, il y a un monde d’exploration. Un corps en contraction, puis l’instant de relâchement, d’abandon… L’os répond, une mémoire profonde lève le corps et le meut aux limites des certitudes, comme tenue par des fils invisibles.
Proposition musicale : tenter une transcription en sons de la créolisation du monde d’Edouard Glissant, expérimenter un métissage sans vainqueur, comme un contrepied total de la notion de world music. Il se nourrit des qualités particulières de la danse, ronde et incisive, généreuse et exigeante, visionnaire et lucide, ancrée dans l’époque. Il explore au-delà des frontières de l’écrit, l’improvisé, l’instrumental, le concret, l’électroacoustique. Il interroge une nouvelle fois la relation danse – musique, rompt avec la volonté de finalité, répond par de nouveaux questionnements.
Un piano, trois complices : Serge Coquais – guitare / Emmanuel Lalande – synthétiseur / François Lebègue – clarinettes, un nombre limité de processeurs d’effets grand public, pour éviter le formatage qu’induit la tentation technologique, se contraindre à la simplicité des matériaux et stimuler l’élan artistique, mieux préserver la fraîcheur, la spontanéité, le cheminement intuitif d’un processus d’élaboration collective.
Un agencement final de matières sonore jouérs pour et avec Nathalie Tissot.

« Il n’y a de frontières que pour cette plénitude enfin de l’outrepasser, et à travers elle de partager à plein souffle les différences, l’obligation d’avoir à forcer quelques frontières que ce pourra être, sous la poussée de la misère, est aussi scandaleuse que les fondements de cette misère. » (Edouard Glissant)

« Nombreux sont ceux qui vivent en nous ;
Si je pense, si je ressens, j’ignore
Qui est celui qui pense, qui ressent.
Je suis seulement le lieu où l’on pense et on ressent... » (Fernando Pessoa)

Extrait mp3 : Ouverture

Evasion - ouverture